Comme en témoigne la progression du #vanlife sur les réseaux sociaux, passés de 4 millions en 2021 à 12 millions seulement 2 années plus tard, ce mode de vie d’un jour ou de toujours semble séduire de plus en plus de personnes en quête de liberté et d’autonomie. Pour être mobile et se sentir chez soi en vacances ou pour travailler dans son “bureau” peu importe le lieu, l’emploi des véhicules aménagés n’est plus le même qu’à leur création, il y a de ça plusieurs décennies. Autre facteur allant dans ce sens, le nombre d’immatriculations a doublé entre 2010 et 2020, et ne cesse d’exploser depuis les confinements de cette même année.
En revanche, si pour les vanlifers la vie en van est synonyme de liberté, elle est son contraire pour certaines mairies et riverains. Parfois associé au vagabondage, à la délinquance, aux gens du voyage (vu négativement par une partie de la population) ou aux teufeurs organisant des rave party, de plus en plus de maires prennent des mesures, parfois illégales pour lutter contre la vague des vans aménagés.
Mais alors, comment tout cela a commencé, et quel est l’avenir des maisons sur roues ?
Comment sont nés les vans aménagés ?
Sommaire
Pour comprendre l’engouement autour des vans et fourgons aménagés, commençons par un peu d’Histoire.
On peut remonter jusqu’en 1844, date à laquelle l’allemand Johann Bernhard Knöbel crée une forge dans le but de produire des charrettes de transport de marchandises, tirées par des chevaux. Il la nomme Westfalia, retenez bien ce nom. Mais alors, quel rapport avec un véhicule aménagé ? Et bien en 1885, le docteur William Gordon Stables traverse le Royaume-Uni avec ce même modèle de caravane, aménagé en maison itinérante. Le premier “véhicule” aménagé est né !

L’invention du moteur thermique en 1862 et son développement permettent à des sociétés, principalement anglaises de produire le premier camping-car du monde, une Pontiac 6 est transformée par Captain Dunn en véritable camping-car avec kitchenette, four à gaz, cuisinière et filtre à eau. Entre-temps, Westfalia et d’autres ont commercialisé leurs premières caravane faites pour être tractées par un véhicule à moteur. Et le van aménagé dans tout ça ?!

Nous y voilà ! En 1951 l’entreprise Westfalia (encore elle) équipe les minibus de chez Volkswagen avec des meubles domestiques. Ces minibus, ont les connaît tous ce sont les Volkswagen Type 2 T1, connu aujourd’hui sous le nom de Combi. C’est un pari plus que réussi pour l’entreprise qui a continué de collaborer avec Volkswagen pour équiper les 6 générations de Combi, du T1 de 1950 au T6 de 2014. Dans le même temps, on voit apparaître des véhicules avec une tente de toit intégré, produit par l’entreprise Dormobile, que l’on appelle pop top. Au fil du temps la tente va s’ouvrir vers l’avant, vers l’arrière ou sur le côté, comme pour suivre un effet de mode.
Ça y est, le monde des vans aménagés est définitivement ouvert, on a vu depuis des dizaines de références de camionnettes passés aux ateliers des bricoleurs du dimanche en quête d’aventure et de libertés, et c’est aujourd’hui un business à part entière que de produire des véhicules aménagés ou de transformer une vieille camionnette rouillée en fourgon high tech prêt à affronter n’importe quelle route du monde.
De nos jours, c’est l’allemand Pössl qui est le leader en termes de production de véhicules aménagés en Europe, avec un chiffre d’affaires de plus de 40 millions d’euros pour sa maison mère en 2020. Mais maintenant ce qui a la côte c’est d’aménager soi-même son propre van, à partir d’un utilitaire neuf ou d’une fourgonnette récupérée dans la grange de papi, double aventure, la première la restauration et la deuxième, le road-trip !
Pourquoi les vans aménagés ont tant la côte ?
Et c’est justement ça qui fait qu’on aime tant les vans aménagés. Le fait de pouvoir les pimper à notre façon, de se sentir bricoleur dans l’âme parce qu’on a réussi à isoler soi-même son fourgon, de transformer n’importe quelle camionnette en maison sur roues. C’est aussi ça la vanlife, imaginer, créer et innover par soi-même. Ce qui différencie aussi les vans des camping-car c’est bien sûr leur silhouette. Ils plaisent davantage à l’oeil, passent partout et sont plus maniables que leurs grands frères. Eux aussi disponibles à l’achat ou à la location, pas de problème d’engagement donc.
Et une fois cette première étape terminée, c’est au tour de l’aventure, des vacances et des road-trips, là où les galères commencent (si elles n’ont pas commencé avant) et les meilleurs souvenirs se créer. Partir en van aménagé c’est oublier le stress de rater son vol ou de voir son train retardé de 3 heures. C’est également un retour au minimalisme qui fait du bien le temps d’une semaine ou deux. On oublie la télé, le boulot, aller chercher les enfants à l’école pour juste profiter du moment présent et de cette liberté acquise. En effet depuis les confinements de 2020 les gens se sont rendus compte que leur liberté n’était pas vraiment réelle, n’était pas en leur contrôle et la briser ne tenait pas à grand-chose. Pour certains retrouver cette liberté s’eut été de déménager, maison avec jardin à la campagne, pour d’autres l’achat d’un van aménagé pour partir quand ils le veulent où ils le veulent. Les plus chanceux ont même pu quitter leur travail pour vivre d’internet et profiter de leur véhicule toute l’année dans des villes différentes chaque semaine.
Mais en face de cette idylle, une tout autre réalité est également bien présente, l’horreur des mairies. Certains maires et élus en ont fait leur cheval de bataille. Panneaux d’interdiction aux camping-cars, barrière de hauteur de plus en plus basse, contrôle de plus en plus fréquent, partir dans les endroits touristiques en hautes saisons peut s’avérer être un vrai casse-tête pour les vanlifers. Stationner coûte de plus en plus cher et la liberté tant recherchée devient de plus en plus compliqué à trouver. À l’époque d’internet, allié tranquillité et paysage magnifique est de plus en plus difficile. Les sites touristiques sont prisés et difficile de se retrouver en tête à tête avec le front de mer, sans être obligé de partager son coin de paradis, et parfois sa sécurité. Investir dans une alarme anti-intrusion ou du matériel de défense peut alors s’avérer intéressant.
En bref, la bonne image qu’ont les propriétaires de véhicules aménagés n’est malheureusement pas partagée par tous, et ajoutée aux nombreuses restrictions déjà en vigueur, l’interdiction de la vente de véhicules thermiques neufs en 2035 ne va pas aider à faciliter ce mode de vie et de voyage.
Quel avenir pour les vans aménagés ?
En effet, le Parlement européen a adopté le 14 février 2023 un texte de loi interdisant la vente de véhicule thermique neuf en 2035. À cela s’ajoutent les restrictions déjà en place comme les Zones de Faibles Émissions, connue sous le nom de ZFE, déjà présente dans plusieurs grandes villes de France et d’Europe et destinées à interdire la présence des véhicules les plus polluants sur leurs routes. Pour prendre de l’avance et pallier cette décision, les constructeurs ont déjà commencé à produire des utilitaires électriques, voire dans de rares cas, des vans aménagés prêts à rouler 100% électrique. En revanche, quand on regarde du côté de l’autonomie, ça coince… À peine 400 km pour les plus généreux, et bien sûr, à vide. Alors qu’actuellement nous pouvons facilement faire le double avec un véhicule thermique chargé, et faire le plein en quelques minutes. Il faudra patienter encore avant d’avoir ce luxe sur un véhicule électrique, ou du moins, non thermique. La liberté de mouvement s’en trouve également fortement lésée, difficile de s’imaginer partir en forêt, au milieu de rien, avec seulement 150 km d’électricité, sans savoir si la prochaine borne se trouve à 50 ou à 300 km. Le charme de la dernière minute et de l’évasion se perd, et c’est une limite à ne pas franchir pour beaucoup de vanlifers.

Mais alors, est-ce vraiment la fin des véhicules aménagés ?
Pas la peine de perdre espoir ! À sa sortie en 2013 la Renault Zoé affichait une autonomie comprise entre 250 et 400 km en fonction de la température extérieure. 10 ans après, les voitures Tesla promettent le double, avec presque 600 km d’autonomie pour la modèle S. La dernière Mercedes EQS offre quant à elle 725 km d’autonomie ! Nous ne sommes qu’aux balbutiements des utilitaires et vans électriques et nous pouvons fortement supposer que les constructeurs mettront tout en œuvre pour ne pas perdre de part de ce juteux marché. Si vous souhaitez plus d’informations sur les véhicules aménagés électrique n’hésitez pas à aller lire notre article sur le sujet !
Alors, rassuré ? Inutile de paniquer pour l’instant, profiter de votre van thermique, et si vous avez peur de rater le train du tout électrique, louer en attendant que l’autonomie devienne plus attractive. Et pour profiter de l’électricité en van, rien de mieux que d’investir dans des générateurs d’énergie solaires qui, à défaut de recharger votre batterie moteur, rechargeront avec joie vos batteries de cellules.
Foire aux questions (FAQ) :
Qui a inventé le van aménagé ?
Le van aménagé tel qu’on l’imagine aujourd’hui a été inventé par l’entreprise Westfalia dans les années 1950. Elle a l’idée de meubler un minibus de chez Volkswagen avec du mobilier de maison. Le célèbre Combi est naît. Par la suite différents modèles de véhicule vont apparaître, de plus en plus sophistiqués, comme le célèbre Dormobile et son toit pop top.

Qui a inventé le Combi ?
À l’origine, le Combi est un minibus produit par Volkswagen dans les années 1950, sous le nom de Volkswagen Type 2 T1 (pour Transporter 1). C’est l’entreprise Westfalia qui l’aménage pour la première fois en 1951 et en fait le Combi tel qu’on le connaît.